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Cet été, j’apprends à danser

Article Patricia Alfonsi Journal le Parisien On ne le dira jamais assez. La danse n’est pas ringarde. Elle serait même plutôt tendance cet été. A Paris, Toulouse ou Marseille, les stages de danse se multiplient. Formation accélérée en quelques jours, les cours d’été ont un objectif : vous apprendre les pas de base pour que vous vous déhanchiez sur des rythmes de salsa, rock’n’roll ou bachata. Pas de moqueries, l’ambiance est bon enfant. Les stages réunissent d’ailleurs avant tout des débutants.

De plus en plus de jeunes séduits

Si ces stages d’initiation ont fleuri ces dernières années, c’est que la danse, et en particulier la danse de couple, séduit de plus en plus de jeunes mais aussi des retraités, comme nous le confie Christian Garnier, responsable des stages Mambocha à Marseille. Son analyse ? «Les gens ont besoin de retrouver de vrais contacts, autres que virtuels. » Après quelques jours d’enseignement, la plupart des danseurs sont assez à l’aise pour se lancer sur la piste en soirée ou pour ouvrir le bal à un mariage.

Beaucoup décident d’ailleurs de continuer durant l’année en niveau intermédiaire pour se perfectionner. Dans tous les cas, les élèves ressortent des stages décomplexés et le sourire aux lèvres. De quoi attirer de nouveaux adeptes et ravir les centres de danse, qui ouvrent de plus en plus de cours, à l’image du centre Mambocha, qui a dû proposer de nouveaux stages cet été pour répondre à la demande. Les danses qui marchent le mieux ? La salsa et les autres danses latines, qui attirent les couples mais aussi les plus jeunes parleurs rythmes. Le rock compte aussi parmi les grands favoris, séduisant tous les âges de la vingtaine aux plus de 60 ans.
Une mode qui semble avoir pris partout en France.

CÉCILE SCHILIS-GALLEGO

Plongée dans le Marais

Dans les couloirs, on croise des danseuses classiques tout en entendant au loin des rythmes de hip-hop et de funk. Le Centre du Marais est le lieu de rencontre des amateurs de danse parisiens de tous âges et de tous styles. Situé rue du Temple, à deux pas de l’Hôtel de Ville, l’imposant immeuble abrite des studios de danse qui portent les noms de grands compositeurs. Pour la danse de salon, rendez-vous au Debussy. Dans le studio, les participants arrivent en couple, les plus jeunes ont 30 ans, les plus âgés plus de 60 ans. Tout le monde se connaît, les participants se retrouvent d’ailleurs après le cours pour un dîner dans la cour du centre.


Le cours de Danse de Salon :

« Le premier cours est horrible, il y a beaucoup d’informations à enregistrer.Mais ensuite on apprend assez facilement » ÉRIC, ÉLÈVE DE 32 ANS
Au programme : révision de rumba et de valse.

Patricia Alfonsi, professeur de danse, fait travailler les pas de base temps par temps. En une séance, le jargon est déjà connu de tous : un 4-1, un spot turn ou encore un check. Les couples acquiescent et s’exécutent. Adrien et Cathy, trentenaires, ont commencé en janvier. C’est un cadeau de Noël que le jeune couple s’est offert pour six mois. « On apprend quatre danses de salon par mois. Le but est d’avoir les bases de chaque danse et de pouvoir danser entre nous », précise Adrien.

Mais pas seulement, car, à l’approche d’un mariage, ces cours de danse trouvent aussi une utilité toute naturelle. Après quelques exercices, la musique est lancée. Les talons des dames frôlent le parquet au rythme de musiques latino. Ici, les cours d’été s’inscrivent dans la continuité des cours de l’année mais des stages intensifs sont aussi proposés spécialement pour les vacances. Après deux heures de rumba et de valse, Patricia enchaîne avec un cours de rock’n’roll un étage en dessous. La salle se remplit, de jeunes surtout. Les couples se forment et commencent à danser au son du tube d’Etta James, « I Just Want to Make Love to You ».

Comme à chaque fois, le cours accueille un petit groupe de nouveaux venus qui apprennent les pas de base sur un côté de la salle pendant que le reste révise. Ici, pas de code vestimentaire : les ballerines côtoient les escarpins ; jeans, bermudas et pantalons à pinces font aussi bon ménage.

Dans le studio, les danseurs se mêlent même si la plupart sont venus en couple pour faire une activité à deux. Est-ce cependant accessible à tout le monde ? Eric, 32 ans, prévient : « Le premier cours est horrible, il y a beaucoup d’informations à enregistrer. Mais ensuite on apprend assez facilement. » Sur un air de musique country, les couples échangent les rôles. Nicolas, 23 ans, nous confie que malgré les quarante-cinq minutes de trajet nécessaires pour venir jusqu’au Marais, il continue à venir depuis cette journée d’initiation gratuite à laquelle il a participé avec sa petite amie. Les débutants deviennent ainsi vite des initiés.
C.S.-G.

Les cours qui rencontrent le plus de succès

Voici les danses qui ont conquis le plus d’adeptes cet été. Seul ou en couple, il y en a pour tous les goûts…

La salsa

Importée de Cuba, la salsa est la danse qui fait sensation en France ces dernières années. Cours gratuits, soirées dansantes, stages d’été, tout est fait pour pouvoir se déhancher sur ces rythmes latino. Danse de couple, elle séduit également les célibataires qui souhaitent faire des rencontres sur une piste de danse ou tout simplement voyager par la musique jusqu’aux Caraïbes. Véritable métissage, la salsa est un mélange de différents styles musicaux associant le mambo et le charanga. Elle existe sous différentes formes (portoricaine, colombienne, cubaine) mais est proposée par quasiment tous les centres de danse en été.

Le rock

Retour aux fifties. Le rock c’est la bande originale de l’Amérique de la déségrégation, d’Elvis ainsi que des jupes plissées. Ce qui plaît ? La musique rétro, le code vestimentaire vraiment libre et le fait de pouvoir danser à deux tout en voyageant dans le temps pour revivre les pas de danse de sa jeunesse ou de celle de ses parents. La version la plus répandue est sans doute le rock à quatre temps, qui se danse en couple, mais les curieux peuvent aussi s’aventurer au rock à six temps voire au lindy hop et même au boogie-woogie.

Le jazz/hip-hop

Plongée dans le Bronx. C’est ici qu’est né le hip-hop dans les années 1970. Véritable mouvement culturel, c’est avant tout une danse. Détaché de son image de simple danse de rue, le hip-hop s’apprend avec le funk et le jazz pour sa technicité. Et les adeptes sont de plus en plus nombreux parmi les jeunes. Le look hip-hop n’est d’ailleurs plus obligatoire, le breakdance ou le funk style s’ouvrant à un public de plus en plus large. C. S.-G.